Qu’il manœuvre une simple barque ou un batelet pour les petites contenances, ou une énorme charrière capable de transporter jusqu’à 200 personnes, des troupeaux entiers ou des charrettes débordantes de marchandises, le passeur est devenu au cours des siècles une véritable et indispensable institution.
Sur la Loire moyenne, les services de bacs jalonnaient le fleuve tous les quinze kilomètres environ. Comme les péages, largement décriés à la Révolution, les bacs étaient très souvent la propriété des nobles, seigneurs ou ecclésiastiques, qui affermaient ces services à des mariniers ou des pêcheurs par exemple et leur permettaient ainsi de compléter d’une manière non négligeable leurs revenus. Ces activités, malgré les nombreux accidents et inconvénients dus aux caractéristiques du fleuve, étaient florissantes jusqu’au 19ème siècle comme en témoignent les archives, mais, la vague de construction des ponts suspendus en sonna rapidement le glas et la rentabilité s’essouffla. Seuls quelques bacs survivront jusqu’au 20ème siècle, rapidement abandonnés, ils reprirent du service pendant la seconde guerre mondiale en lieu et place des ponts bombardés.
Extrait du décret de Loi des tarifs perçus pour le passage de la Loire à Tinte.