La guerre de cent ans

La guerre de Cent ans sévissait depuis 1337, mais notre région n’a guère ressenti ses effets avant la bataille de Poitiers, en 1356. Après que le roi Jean le Bon fut fait prisonnier, les Anglais remontèrent la Loire, et la plus-part des villes de la région, dont la Charité-sur-Loire et Saint-Pierre-le-Moûtier tombèrent bientôt aux mains de l’ennemi.
Le fief de Druy était attaqué et pris par les Anglais en 1359. C’était l’un des plus puissants châteaux forts du Nivernais. Bien qu’il ait été démantelé, on distingue encore fort bien les limites et défenses de ce château.

Les habitants du village de Tinte, tout proche, redoutant les méfaits de l’ennemi, envoyèrent un messager à Decize pour demander protection et asile. Aussitôt les jeunes gens de la ville équipèrent bateaux et chalands qu’ils firent monter jusqu’à Tinte. Embarquent hommes, femmes, enfants, bestiaux, meubles et denrées, ils descendirent le tout à Decize. Avant de partir et avec l’accord des habitants, ils mirent le feu au village pour que ne rien ne restât aux mains des Anglais, appliquant la cruelles loi de la terre brûlée.

Considérée sur le moment comme un acte de patriotisme, cette action fut punie, vingt-cinq ans plus tard en 1384. La Bourgogne, entrant peu à peu dans l’alliance anglaise, se préparait alors à retourner ses armes contre la France. Jéhan de Jaucourt, gouverneur de la province au nom de la Maison de Bourgogne, désirant sans doute plaire aux Anglais, fit arrêter, jeter en prison et condamner à de fortes amendes les Decizois auteurs de l’incendies de Tinte. Les échevins de Decize, outrés de ce jugement sommaire, adressèrent alors une supplique à Philippe le Hardi qui exerçait l’autorité pour le conte Jehan, son fils mineur à qui le Nivernais avait été donné. Ce prince, heureusement , accueillit favorablement leurs réclamations et ordonna, par lettre le 15 octobre 1384, la mise en liberté des Décizois inculpés.

Après la prise du château de Druy, les Anglais, n’osant attaquer Decize, portèrent leurs efforts sur le château de Beauvoir, près de Saint-Germain-Chassenais, qu’ils investirent et occupèrent jusqu’en 1360. A cette date, malgré la stipulation d’évacuation du traité de Brétigny, la garnison, dans un accès de cruauté, jeta ses prisonniers dans une fosse pleine de feu, puis elle se retira.
La trêve ne fut que de quelques années. Le 28 Novembre 1366, Philippe le Hardi vint à Decize où il se concerta avec le duc de Berry et les baillis de Chalons et de Mâcon pour organiser l’armée de Gascogne qui devrait être confiée au duc d’Anjou.

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